Culture de contenu
Paradoxe du diner :
Se taire ou tenir ?
On a longtemps répété don’t feed the troll. Fermez les yeux, passez à autre chose. Aujourd’hui, ce crédo n’est plus tenable. Sur les réseaux, comme dans la communication publique, le silence c’est approuver.
Dire des dingueries à table
Très souvent, mon père m’envoie la photo d'un article qu'il a lu. C’est son rituel — et sa manière de continuer à me corriger à distance. Cette fois, c’était un texte de Philosophie Magazine, qu’il m’a transmis juste après une dispute lors d’un repas de famille.
L’article posait le dilemme : quand quelqu’un prononce une dinguerie à table, faut-il le contredire et risquer de gâcher le dîner, ou se taire et ruminer en silence ? Répondre, c’est heurter la politesse et peut-être nourrir encore plus la vulgarité. Se taire, c’est trahir ses valeurs, donner l’impression de consentir. Entre morale et social, le choix est impossible. L’auteur proposait des voies intermédiaires, mais au fond, le cœur du texte disait ceci : il arrive un moment où vos valeurs valent plus qu’un dîner.
Mon père me l’a envoyé comme pour dire : « Regarde, tu n’étais pas si loin du sujet, mais il y a des nuances à tenir ».
Merci Papa pour ce rappel.

Don’t feed the troll ?
Sauf qu’aujourd’hui, dans l’espace public, cette nuance s’efface. Autrefois, on répétait don’t feed the troll. Le silence était perçu comme sagesse et ça évitait de remettre une piède dans le jukebox. Ce n’est plus tenable. Sur les réseaux, se taire revient presque à cautionner.
Des entreprises comme Easyjet, Gucci ou Nestlé ont suspendu ou revu leurs ambitions de neutralité carbone, sous la pression d’accusations de greenwashing. En Europe, la RSE est attaquée : la directive Omnibus, la montée des populismes, les débats ESG ; beaucoup craignent un recul des normes, une “résistance” silencieuse des entreprises aux exigences environnementales et sociales.
Se taire c’est tuer sa marque
Et pour une marque engagée — environnement, justice sociale, mœurs — céder à la censure, ne pas modérer, tiédir sa ligne éditoriale par peur du backlash, c’est pire qu’une erreur : c’est une trahison. Cela signifie que les valeurs brandies comme “core brand”, toutes les campagnes, tous les gestes d’engagement, n’étaient qu’un vernis. En clair : du bullshit.
Quand une marque engagée renonce à la neutralité carbone, supprime ses statuts de société à mission, atténue sa ligne éditoriale, elle renonce à quelque chose qui la distinguait. Une marque c'est quelque chose d'immatériel. Ce n'est pas des moyens de production ou des actifs. Ce n’est que de l'image. Que pensez vous d'une entreprise dont les actions RSE ne tiennent pas face aux critiques ?
Et la communication publique alors ?
Même exigence pour la communication publique. Une collectivité ne peut pas reculer sur ce qui fonde l’intérêt général. Renvoyer dos à dos ce qui paraît juste et ce qui est outrancier, c’est toujours choisir le mauvais camp. Vous avez des valeurs, vous y croyez, il faut les défendre.
Silence social, courage moral
Une marque doit-elle choisir entre la paix social ou le respect de sa propre morale. Nous ne somme pas à un dîner en ville, mais il paraît claire qu’une marque n’a pas le droit de reculer sur ce qui fonde son identité. Mieux vaut perdre des followers que sa colonne vertébrale.
Merci Papa pour ce rappel.
Envie d’en parler ?
Contactez-nous !
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Paradoxe du diner :
Se taire ou tenir ?
On a longtemps répété don’t feed the troll. Fermez les yeux, passez à autre chose. Aujourd’hui, ce crédo n’est plus tenable. Sur les réseaux, comme dans la communication publique, le silence c’est approuver.

Yannick Silvente
Stratège contenu - Fondateur
6 min de lecture
Insights production
2025
Dire des dingueries à table
Très souvent, mon père m’envoie la photo d'un article qu'il a lu. C’est son rituel — et sa manière de continuer à me corriger à distance. Cette fois, c’était un texte de Philosophie Magazine, qu’il m’a transmis juste après une dispute lors d’un repas de famille.
L’article posait le dilemme : quand quelqu’un prononce une dinguerie à table, faut-il le contredire et risquer de gâcher le dîner, ou se taire et ruminer en silence ? Répondre, c’est heurter la politesse et peut-être nourrir encore plus la vulgarité. Se taire, c’est trahir ses valeurs, donner l’impression de consentir. Entre morale et social, le choix est impossible. L’auteur proposait des voies intermédiaires, mais au fond, le cœur du texte disait ceci : il arrive un moment où vos valeurs valent plus qu’un dîner.
Mon père me l’a envoyé comme pour dire : « Regarde, tu n’étais pas si loin du sujet, mais il y a des nuances à tenir ».
Merci Papa pour ce rappel.

Don’t feed the troll ?
Sauf qu’aujourd’hui, dans l’espace public, cette nuance s’efface. Autrefois, on répétait don’t feed the troll. Le silence était perçu comme sagesse et ça évitait de remettre une piède dans le jukebox. Ce n’est plus tenable. Sur les réseaux, se taire revient presque à cautionner.
Des entreprises comme Easyjet, Gucci ou Nestlé ont suspendu ou revu leurs ambitions de neutralité carbone, sous la pression d’accusations de greenwashing. En Europe, la RSE est attaquée : la directive Omnibus, la montée des populismes, les débats ESG ; beaucoup craignent un recul des normes, une “résistance” silencieuse des entreprises aux exigences environnementales et sociales.
Se taire c’est tuer sa marque
Et pour une marque engagée — environnement, justice sociale, mœurs — céder à la censure, ne pas modérer, tiédir sa ligne éditoriale par peur du backlash, c’est pire qu’une erreur : c’est une trahison. Cela signifie que les valeurs brandies comme “core brand”, toutes les campagnes, tous les gestes d’engagement, n’étaient qu’un vernis. En clair : du bullshit.
Quand une marque engagée renonce à la neutralité carbone, supprime ses statuts de société à mission, atténue sa ligne éditoriale, elle renonce à quelque chose qui la distinguait. Une marque c'est quelque chose d'immatériel. Ce n'est pas des moyens de production ou des actifs. Ce n’est que de l'image. Que pensez vous d'une entreprise dont les actions RSE ne tiennent pas face aux critiques ?
Et la communication publique alors ?
Même exigence pour la communication publique. Une collectivité ne peut pas reculer sur ce qui fonde l’intérêt général. Renvoyer dos à dos ce qui paraît juste et ce qui est outrancier, c’est toujours choisir le mauvais camp. Vous avez des valeurs, vous y croyez, il faut les défendre.
Silence social, courage moral
Une marque doit-elle choisir entre la paix social ou le respect de sa propre morale. Nous ne somme pas à un dîner en ville, mais il paraît claire qu’une marque n’a pas le droit de reculer sur ce qui fonde son identité. Mieux vaut perdre des followers que sa colonne vertébrale.
Merci Papa pour ce rappel.
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On a longtemps répété don’t feed the troll. Fermez les yeux, passez à autre chose. Aujourd’hui, ce crédo n’est plus tenable. Sur les réseaux, comme dans la communication publique, le silence c’est approuver.

Yannick Silvente
Stratège contenu - Fondateur
6 min de lecture
Insights production
2025
Dire des dingueries à table
Très souvent, mon père m’envoie la photo d'un article qu'il a lu. C’est son rituel — et sa manière de continuer à me corriger à distance. Cette fois, c’était un texte de Philosophie Magazine, qu’il m’a transmis juste après une dispute lors d’un repas de famille.
L’article posait le dilemme : quand quelqu’un prononce une dinguerie à table, faut-il le contredire et risquer de gâcher le dîner, ou se taire et ruminer en silence ? Répondre, c’est heurter la politesse et peut-être nourrir encore plus la vulgarité. Se taire, c’est trahir ses valeurs, donner l’impression de consentir. Entre morale et social, le choix est impossible. L’auteur proposait des voies intermédiaires, mais au fond, le cœur du texte disait ceci : il arrive un moment où vos valeurs valent plus qu’un dîner.
Mon père me l’a envoyé comme pour dire : « Regarde, tu n’étais pas si loin du sujet, mais il y a des nuances à tenir ».
Merci Papa pour ce rappel.

Don’t feed the troll ?
Sauf qu’aujourd’hui, dans l’espace public, cette nuance s’efface. Autrefois, on répétait don’t feed the troll. Le silence était perçu comme sagesse et ça évitait de remettre une piède dans le jukebox. Ce n’est plus tenable. Sur les réseaux, se taire revient presque à cautionner.
Des entreprises comme Easyjet, Gucci ou Nestlé ont suspendu ou revu leurs ambitions de neutralité carbone, sous la pression d’accusations de greenwashing. En Europe, la RSE est attaquée : la directive Omnibus, la montée des populismes, les débats ESG ; beaucoup craignent un recul des normes, une “résistance” silencieuse des entreprises aux exigences environnementales et sociales.
Se taire c’est tuer sa marque
Et pour une marque engagée — environnement, justice sociale, mœurs — céder à la censure, ne pas modérer, tiédir sa ligne éditoriale par peur du backlash, c’est pire qu’une erreur : c’est une trahison. Cela signifie que les valeurs brandies comme “core brand”, toutes les campagnes, tous les gestes d’engagement, n’étaient qu’un vernis. En clair : du bullshit.
Quand une marque engagée renonce à la neutralité carbone, supprime ses statuts de société à mission, atténue sa ligne éditoriale, elle renonce à quelque chose qui la distinguait. Une marque c'est quelque chose d'immatériel. Ce n'est pas des moyens de production ou des actifs. Ce n’est que de l'image. Que pensez vous d'une entreprise dont les actions RSE ne tiennent pas face aux critiques ?
Et la communication publique alors ?
Même exigence pour la communication publique. Une collectivité ne peut pas reculer sur ce qui fonde l’intérêt général. Renvoyer dos à dos ce qui paraît juste et ce qui est outrancier, c’est toujours choisir le mauvais camp. Vous avez des valeurs, vous y croyez, il faut les défendre.
Silence social, courage moral
Une marque doit-elle choisir entre la paix social ou le respect de sa propre morale. Nous ne somme pas à un dîner en ville, mais il paraît claire qu’une marque n’a pas le droit de reculer sur ce qui fonde son identité. Mieux vaut perdre des followers que sa colonne vertébrale.
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